Car c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire
pour les siècles des siècles. Amen


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Lecture descriptive de l'enluminure
L’image est divisée verticalement en deux parties.

Dans la partie supérieure, l’espace dégagé concentre l’attention sur le Christ placé à l’intérieur d’une mandorleCe terme vient de l’italien mandorla qui signifie amande. Il désigne une figure en forme d’ovale ou d'amande dans laquelle s’inscrivent des personnages sacrés : le plus souvent le Christ, mais aussi la Vierge Marie ou les saints.. Cette mandorle a ici plusieurs encadrements successifs qui entourent une zone de couleurs vibrantes, or et vert.

Le Christ est revêtu du vêtement de couleur blanc ivoire qu’il porte dans les scènes de résurrection. Il tient sur l’épaule gauche une croix analogue aux croix de processions. Du ciel surgit une main qui le saisit fermement au « poignet ».


La partie inférieure, en contraste avec la partie supérieure, élargit l’horizon en laissant le cadre couper le groupe des personnages. Procédé symbolique fréquent pour laisser supposer un prolongement. L’ensemble des personnages est situé sur trois niveaux différents.

Les six personnages, de chaque côté de l’image, sont répartis autour de deux anges. Ceux-ci portent les mêmes couleurs de vêtement que le Christ. Ils sont au sommet d’une montagne, une main appuyée sur un bâton, de couleur or, l’autre main, bras tendus, désigne le Christ. Cette main reprend le geste de la main, que le Christ a reproduit tout au long de sa Vie publique (deux doigts tendus, trois doigts repliés).

À la tête de chaque groupe, à un degré de hauteur intermédiaire avec les anges, se détache, à gauche, Marie, qui est la seule à porter le nimbeNimbe : Cercle, disque de lumière que les peintres et les sculpteurs placent, depuis l'Antiquité égyptienne, autour de la tête des personnages sacrés, des héros divinisés, de Dieu ou des Saints.
Nimbe crucifère. Cercle dans lequel s'inscrit une croix et qui est réservé au Christ.
. De l’autre côté, en parallèle, Pierre. Tous les deux ont les bras levés dans l’attitude d’orants. Cette attitude de prière des premiers chrétiens est renforcée par les gestes des deux apôtres, à côté d’eux. L’un, près de Marie, est dans l’une des autres attitudes classiques de l’orantTerme venant du latin orare, prier. Dans l'art religieux, il désigne un personnage représenté dans une attitude de prière, souvent agenouillé. , l’autre, près de Pierre, tient la main sur la poitrine en signe d’émotion et d’assentiment. La répartition de mêmes couleurs dans les deux groupes renforce leur unité.

La composition de l’image suggère un mouvement global de descente, à partir des apôtres aux extrémités, puis de remontée, à travers Pierre et Marie, à travers les deux anges, puis à travers la mandorle. Ce mouvement semble commandé par l’attraction qu’exerce la main surgie du ciel.

Deux schémas aident à distinguer :

• une construction crucifère qui délimite deux zones égales : en horizontal, la zone supérieure ECDF et la zone inférieure EABF ; en vertical, la zone ACGH et la zone HGDB.

• un point de concentration M, à la rencontre de la croix (EFGH) et des diagonales (AD et BC), qui marque tout à la fois le point d’aboutissement du triangle AMB et le point d’expansion du triangle MCD.

• un triangle KGl autour de l’axe HG qui contient la concentration des couleurs blanc ivoire des vêtements du Christ et des anges.


Dans le second schéma, le point N de la zone supérieure se trouve au centre même de la mandorle. C’est le point d’aboutissement du triangle CNE et le point de développement du triangle FND, comme aussi, respectivement, des triangles ENF et CND.
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